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Combler le déficit du financement de l’adaptation en 2021: mobiliser les acteurs du secteur privé dans les pays ACP




Il est reconnu depuis longtemps que le financement de l’adaptation aux changements climatiques a besoin d’être considérablement renforcé. Les estimations des besoins de financement au niveau mondial dépassent 150 milliards de dollars par an, tandis que les flux actuels sont estimés à environ 30 milliards de dollars et sont encore terriblement insuffisants.

La dimension du financement nécessaire pour l’adaptation aux changements cliamtiques ne peut être assurée par les seules ressources publiques. Une mobilisation à grande échelle des ressources du secteur privé sera par conséquent nécessaire. Cela signifie que les foyers, les petites entreprises, les grandes sociétés, les banques et les investisseurs institutionnels ont tous un rôle à jouer dans l’innovation et la mise en place de solutions climatiques. Les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) sont extrêmement vulnérables au changement climatique et ont un besoin urgent d’attirer des investissements vers les biens et services qui permettront de renforcer la résilience de leurs économies.

Cet article met en lumière trois des défis majeurs auxquels les pays sont confrontés lorsqu’ils tentent de mobiliser les investissements du secteur privé pour l’adaptation aux changements climatiques et propose des solutions pour que la communauté internationale puisse y apporter des solutions en 2021. Ce qui est clair, c’est que nous devons mettre à profit les ressources financières publiques limitées et les autres ressources accordées avec des conditions préférentielles pour mobiliser l’engagement du secteur privé.

 

Défi 1 : Les plans et politiques d’adaptation nationaux ne se traduisent pas par des perspectives d’investissement claires capables d’attirer les investisseurs.

 

Il est nécessaire que les pays adoptent une approche plus stratégique afin de mobiliser le secteur privé en s’alignant sur les priorités nationales d’adaptation. Une première étape consiste à décomposer les plans d’adaptation actuels en opportunités d’investissement concrètes, en déterminant les domaines d’investissement prioritaires dans les secteurs clés. Ces priorités doivent être évaluées en fonction de leur viabilité économique, des obstacles pour attirer les financements et de la manière dont ils peuvent être surmontés. Cela permettra de fournir une feuille de route pour l’investissement à partager avec un large éventail d’acteurs du secteur public et privé (bailleurs de fonds, institutions de financement du développement, banques de développement multilatérales, investisseurs, institutions financières locales, gouvernements nationaux et locaux, etc.) afin de comprendre et examiner comment soutenir les priorités d’adaptation nationales.

 

Défi 2 : Les investisseurs ont souvent du mal à trouver un vivier de projets solides soutenant l’adaptation aux changements climatiques et que les banques appuieront.

 

Les pays ACP ont généralement des économies de plus petites tailles avec des coûts de transaction parfois élevés. Bien souvent, ils ne disposent pas d’une masse suffisante d’acteurs et de clients potentiels et subissent les répercussions de marchés financiers et de capitaux sous-développés. Un renforcement du soutien est par conséquent nécessaire dès le stade de préparation et d’élaboration de produits, grâce à la mise en place de dispositifs de préparation de projets, d’un soutien technique ciblé pour les débouchés clés et d’un financement du cycle de vie depuis la préparation jusqu’à l’investissement.

 

Défi 3 : Les instruments financiers actuels ne sont pas toujours les plus adaptés pour encourager les investissements dans les pays et les projets présentant des risques élevés, comme l’adaptation aux changements climatiques dans les pays ACP.

 

Pour aider les pays ACP à atténuer les risques élevés de l’investissement dans l’adaptation aux changements climatiques, il est nécessaire d’utiliser des instruments financiers tels que les capitaux propres, les dispositifs de partage de risques et/ou les subventions publiques afin d’atténuer les risques de la phase initiale. Les financements publics et privés doivent également être regroupés dans des mécanismes structurés de financement mixte. Plusieurs « tranches » de capital, offrant des caractéristiques de risque et de rendement différentes pour les investisseurs, peuvent être utilisés pour investir dans un même portefeuille d’entreprises. Cela permet aux acteurs publics de soutenir leurs objectifs de développement, tandis que les tranches ultérieures, lorsque les risques sont réduits, attirent les investisseurs du secteur privé, qui ne souhaiteraient autrement peut-être pas investir.

 

La COP26 à Glasgow donnera le coup d’envoi des discussions sur un nouvel objectif de financement de l’action climatique plus important pour 2025, afin de renforcer la base actuelle de 100 milliards de dollars par an provenant de sources publiques et privées des pays développés destinés vers les pays en développement. Face aux appels de plus en plus pressants en faveur d’un financement accru de l’adaptation aux changements climatiques, il est essentiel de relever les défis mis en évidence dans ce blog et que le nouvel objectif de financement s’adapte aux besoins du pays, des investisseurs et des entreprises qui ont besoin de ce capital. Répondre à ces défis et les aborder de front permettra à ce nouvel objectif de financement de l’action climatique de financer plus efficacement l’adaptation, de mobiliser l’engagement du secteur privé et pourra à terme réduire les impacts des changements climatiques sur les populations les plus vulnérables.

 

La Facilité ICR offrira une série de documents d’information et de webinaires d’accompagnement pour examiner certaines questions clés soulevées dans ce billet.

 

Voir l’enregistrement du premier événement en direct de cette série : IMPROVING THE BUSINESS ENVIRONMENT FOR CLIMATE ADAPTATION : NEEDS AND OPPORTUNITIES FOR INVESTMENT IN ACP COUNTRIES, qui présente les points de vue de Nisha Krishnan, Global Commission for Adaptation / World Resources Institute ; Allan Wayira, SNV ; Katherine Blackman, Ministry of Housing, Urban Renewal, Environment and Climate Change Jamaica ; Jay Koh, The Lightsmith Group ; et Andrea Staudhammer, GIZ.)

La Facilité ICR a soutenu la production de cette publication. Elle est co-financée par l’Union européenne (UE), l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) dans le cadre du 11e Fonds européen de développement (FED), le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ) et le British Council. La Facilité ICR est mise en œuvre par la GIZ, le British Council, Expertise France et SNV. Le contenu de cette publication relève de la seule responsabilité de l’auteur et ne reflète pas nécessairement les opinions de l’UE, de l’OEACP, du BMZ ou des partenaires de mise en œuvre.

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