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Promouvoir la réforme de l’environnement des affaires pour l’entrepreneuriat des jeunes




Avikesh Kumar, jeune entrepreneur social de 25 ans originaire de Fidji, est impliqué depuis de nombreuses années dans la promotion du développement de la jeunesse à Fidji. Il a dirigé plusieurs organisations de jeunesse, notamment le Conseil de la jeunesse de l’ambassade des États-Unis à Suva, le Conseil consultatif national de la jeunesse du ministère fidjien de la jeunesse et des sports, et Youth for Integrity (Jeunesse pour l’intégrité). En fait, il est la plus jeune personne jamais nommée vice-président du conseil consultatif du district de Serua-Namosi.

Avikesh dirige Bula Pulse, une entreprise qui se consacre à l’apiculture et donne la priorité au développement communautaire par l’engagement des jeunes. Si Avikesh a bien réussi à gérer son entreprise, les choses n’ont pas toujours été simples. Selon lui, les jeunes entrepreneurs et entrepreneuses des îles Fidji rencontrent souvent des difficultés communes lors de la création d’une entreprise, telles que l’accès au financement et l’obtention d’informations pertinentes pour soutenir l’établissement et la croissance de leur entreprise.

Selon Avikesh, l’accès des jeunes aux opportunités de développement de leurs entreprises est entravé par de mauvaises conditions politiques et institutionnelles. Par exemple, le manque d’orientation et de confiance dans les relations avec les fonctionnaires aux Fidji rend difficile l’accès des jeunes entrepreneurs et entrepreneuses au soutien des agences gouvernementales. En outre, les fonctionnaires n’ont pas toujours la formation et l’expérience nécessaires pour fournir des services efficaces aux jeunes entrepreneurs et entrepreneuses, ce qui crée des obstacles supplémentaires. Avikesh note également que l’état actuel de la politique en matière d’entrepreneuriat des jeunes à Fidji peut limiter la portée du soutien et des opportunités disponibles pour les jeunes entrepreneurs et entrepreneuses, qui pourraient autrement élargir leurs perspectives. Avikesh explique:

À Fidji, l'un des objectifs de l'esprit d'entreprise est de lutter contre le chômage des jeunes : il s'agit de promouvoir l'esprit d'entreprise par le biais de l'auto-emploi, en proposant par exemple des formations et des subventions. Le ministère de la jeunesse et des sports est mandaté pour cela... Une autre vision se concentre sur l'investissement dans la croissance économique. Le ministère du commerce, de l'artisanat et du tourisme est chargé de ce mandat. Cependant, il y a un manque d'intégration entre les deux approches. Nous devons améliorer les mécanismes politiques pour engager les jeunes à informer une vision plus large de l'entreprenariat aux Fidji. La répartition affecte les types de soutien et les opportunités économiques offertes aux jeunes, ainsi que les possibilités de participer à d'autres secteurs qui pourraient s'avérer nécessaires.

Les jeunes de la région du Pacifique considèrent l’entrepreneuriat comme une voie professionnelle positive, mais ils rencontrent divers obstacles à la création et à la gestion d’une entreprise, comme nous l’avons vu dans l’exemple d’Avikesh[I]. L’accès à l’aide gouvernementale est souvent un défi, car elle peut être fragmentée et difficile à gérer. En outre, les jeunes entrepreneurs manquent souvent de ressources essentielles, telles que le financement, les garanties, les expériences sociales et professionnelles pertinentes et les réseaux professionnels.

Opportunités pour les jeunes entrepreneurs et entrepreneuses dans le Pacifique et au-delà

 

Malgré ces difficultés, il existe encore des opportunités pour les jeunes entrepreneurs et entrepreneuses dans la région du Pacifique et au-delà. Les jeunes de la région ACP sont confrontés à des problèmes comparables à ceux d’Avikesh, d’où la nécessité de mettre en place de meilleurs environnements réglementaires et politiques pour les aider à surmonter les obstacles qu’ils rencontrent lors de la création et de la croissance de leurs entreprises.

Aperçu: L'entrepreneuriat des jeunes dans les régions d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique

De nombreux gouvernements de la région ACP ont fait du soutien aux jeunes entrepreneurs et entrepreneuses une priorité absolue. En moyenne, plus d’un tiers des jeunes de la région ACP travaillent comme entrepreneurs.  Les niveaux d’entrepreneuriat des jeunes varient considérablement d’une région et d’un pays à l’autre, l’Afrique subsaharienne affichant les taux les plus élevés (63 %), suivie par les îles du Pacifique (29 %) et les Caraïbes (24 %).

Les femmes représentent 40% des entrepreneurs en phase de démarrage dans le monde et l’activité entrepreneuriale parmi les jeunes femmes dans les pays ACP est élevée[II]. Toutefois, selon le Global Entrepreneurship Monitor (GEM), leur activité entrepreneuriale globale à tous les stades de développement de l’entreprise reste inférieure à celle des hommes. Les jeunes hommes sont 1,3 fois plus susceptibles de s’engager dans une activité entrepreneuriale précoce et 1,6 fois plus susceptibles d’être des entrepreneurs établis que les femmes[III]. 

[i] Global Entrepreneurship Monitor (2018) Youth Entrepreneurship in Asia and the Pacific. Global Entrepreneurship Monitor Consortium, Babson College.

[ii] Global Entrepreneurship Monitor (2021) 2021/2022 Women’s Entrepreneurship Report – From Crisis to Opportunity. Global Entrepreneurship Monitor Consortium: Babson College.

[iii] Global Entrepreneurship Monitor (2015) Future Potential: A GEM perspective on youth entrepreneurship 2015. Global Entrepreneurship Monitor Consortium, Babson College.

Nouveau rapport de la Facilité ICR sur la réforme de l’environnement des affaires pour l’entrepreneuriat des jeunes

Le nouveau rapport de la Facilité ICR sur la réforme de l’environnement des entreprises pour l’entrepreneuriat des jeunes dans la région ACP présente les principaux défis et recommandations pour les décideurs politiques sur la façon de soutenir les jeunes entrepreneurs et entrepreneuses dans la région de l’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Il souligne l’impact significatif de la faiblesse des environnements réglementaires et politiques sur la réussite des jeunes entrepreneurs et entrepreneuses et propose de passer à des réformes axées sur la demande qui s’attaquent aux barrières du marché et aux conditions institutionnelles. Le rapport appelle également à une approche plus nuancée des politiques nationales qui prennent en compte les besoins uniques des jeunes entrepreneurs et entrepreneuses à différents stades de développement de l’entreprise. En outre, il souligne la nécessité d’un meilleur suivi et d’une meilleure coordination des initiatives visant à soutenir les jeunes entrepreneurs et entrepreneuses. Ce rapport fournit des informations et des recommandations précieuses pour les décideurs politiques et autres sur la façon de faciliter la croissance et le succès de l’entrepreneuriat des jeunes dans la région ACP.

 

Vous pouvez télécharger le rapport ICI (uniquement disponible en anglais).

WEBINAIRE DE LA FACILITÉ ICR: REFORMES POUR AMÉLIORER L’ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES POUR L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES

Le 16 mai, la Facilité ICR a organisé un webinaire sur les réformes pour améliorer l’environnement des affaires pour l’entrepreneuriat des jeunes dans la région ACP. Ce webinaire a fourni une occasion pour les décideurs politiques et les parties prenantes d’explorer les solutions qui peuvent aider à soutenir les jeunes entrepreneurs et à créer un environnement commercial plus favorable. Les principales conclusions du dernier rapport de la Facilité ICR ont été présentées et des experts ont partagé les meilleures pratiques et les expériences de toute la région. Les participants ont eu l’occassion de discuter avec des experts et des praticiens clés en petits groupes, ce qui leur a donné l’occasion de s’ engager avec des pairs et de comprendre les mesures pour soutenir les réformes qui auront un impact positif sur les jeunes entrepreneurs.

 

Vous pouvez voir l’enregistrement de l’événement ICI – il a été présenté en anglais avec interprétation simultanée en français.

POINT DE VUE DE NOS PANÉLISTES

« Les jeunes des Caraïbes ont besoin d’une législation qui réponde à leurs aspirations sociales et entrepreneuriales ».

 

Dans les Caraïbes, les jeunes s’intéressent de plus en plus à l’entrepreneuriat social. Christina Hunte, une jeune entrepreneure de la Barbade, a partagé que sa motivation pour l’entrepreneuriat découle d’un désir d’identifier les opportunités commerciales qui peuvent répondre aux besoins ou aux problèmes de la société. Selon Christina, les jeunes sont poussés vers l’entrepreneuriat pour aider à résoudre les problèmes de société. Cependant, ils rencontrent plusieurs obstacles à la réussite de leur entreprise, notamment des difficultés d’accès aux ressources financières.

 

De même, Cardelle Fergusson, experte en entrepreneuriat, Global Entrepreneurship Network, la Barbade, a souligné l’impact néfaste d’environnements législatifs inadéquats sur le potentiel entrepreneurial des jeunes dans les Caraïbes, en particulier dans le domaine des entreprises sociales. Cardelle a expliqué qu’une grande partie de la région ne dispose toujours pas d’une législation suffisante qui permettrait aux jeunes de s’établir et de s’épanouir dans des entreprises sociales, entravant leur accès à un soutien vital et entravant leur croissance et leur réussite.

 

« Trois éléments font que la réforme est un succès pour l’entrepreneuriat des jeunes en Afrique: la posture, la participation et les processus, » – Muna Ngenda, experte en politique et développement économique, membre du Future Africa Forum.

 

1. La posture de l’administration, ses ressources et l’alignement de ses institutions doivent être réactifs et orientés vers le changement et l’innovation.

 

2. Promouvoir la participation à l’élaboration des politiques des personnes extérieures au gouvernement est essentielle: les décideurs politiques doivent intégrer les expériences réelles des jeunes entrepreneurs lors de la formulation des politiques et veiller à ce que toutes les parties prenantes qui seront touchées par les politiques soient activement impliquées dans les discussions.

 

3. Les processus de réforme de l’environnement des affaires pour soutenir l’entrepreneuriat des jeunes doivent être clairs, pratiques et transparents. Cela permettra la coordination et la réalisation des engagements du gouvernement envers l’entrepreneuriat des jeunes.

RÉPONSES DES DONATEURS DE LA FACILITÉ ICR

« [À la Commission européenne] nous cherchons vraiment à coordonner nos efforts en travaillant sur différents niveaux pour soutenir les jeunes entrepreneurs et nous avons des objectifs spécifiques pour soutenir les jeunes entrepreneuses aussi…. C’est important dans le cadre de la nouvelle stratégie « global gateway » de l’UE, une nouvelle stratégie européenne visant à renforcer les liens « intelligents, propres et sûrs » dans les secteurs du numérique, de l’énergie et des transports, ainsi que des améliorations destinées à renforcer les systèmes de santé, d’éducation et de recherche dans le monde entier.. Pour favoriser des investissements durables dans ces domaines, nous avons besoin d’un secteur privé qui prospère et de fournisseurs sur le terrain pour atteindre ces objectifs, et les jeunes sont un contributeur clé à cela pour aider à faire avancer ce programme. Nous sommes ravis des conclusions de ce rapport ICR [pour aider à faire avancer ces efforts] et nous sommes impatients de travailler davantage sur ce sujet [avec des partenaires de la région ACP] ».

Joanna Kahiluoto, Partenariats internationaux, Commission européenne

« À l’OEACP, nous travaillons à l’intégration progressive des pays membres dans l’économie mondiale dans le but de réduire, et éventuellement d’éradiquer, la pauvreté. Dans cette quête que nous poursuivons ensemble, l’emploi des jeunes et des femmes est au centre de toutes nos actions.

Nous sommes satisfaits de la façon dont nous travaillons avec les jeunes. La jeunesse est l’avenir, et je suis fier de dire que dans nombre de nos pays membres, les jeunes préfèrent créer leur propre emploi plutôt que d’être simplement des employés. Cependant, comme le montre l’ICReport, l’informalité et les questions telles que les garanties sont un gros problème que nous devons adresser

De même, l’une des choses qui a été soulignée dans le rapport était le défi d’équilibrer les réformes du côté de l’offre et celles du côté de la demande. Dans la région ACP, nous nous sommes beaucoup concentrés sur les contraintes du côté de l’offre, et aujourd’hui nous devons changer la mentalité de nos populations. Nous devons croire en nous et nous, en tant que consommateurs, devons [faire des choses comme] acheter local et améliorer la qualité des produits et services produits localement.

La jeunesse est l’avenir, mais c’est un effort collectif. Aux jeunes entrepreneurs et entrepreneuses qui sont ici (au webinaire) « nous croyons en vous ! Il faut croire en soi, et nous sommes là pour vous aider dans cette quête d’entrepreneuriat. Nous avons hâte d’avoir de vos nouvelles et de vous soutenir! »

Escipión J. Oliveira, Secrétaire général adjoint, Transformation économique durable et commerce, Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique

 

SÉRIE DE LA FACILITÉ ICR SUR L’AUTONOMISATION ÉCONOMIQUE DES JEUNES

Ce rapport fait partie d’une série sur l’autonomisation économique des jeunes. Vous serez bientôt invités à en apprendre davantage sur les opportunités d’emploi pour les jeunes ainsi que sur la représentation des jeunes dans les dialogues public-privé (DPP).

La Facilité ICR a soutenu la production de cette publication. Elle est co-financée par l’Union européenne (UE), l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) dans le cadre du 11e Fonds européen de développement (FED), le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ) et le British Council. La Facilité ICR est mise en œuvre par la GIZ, le British Council, Expertise France et SNV. Le contenu de cette publication relève de la seule responsabilité de l’auteur et ne reflète pas nécessairement les opinions de l’UE, de l’OEACP, du BMZ ou des partenaires de mise en œuvre.

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